À Annie

Annie, mon amie,
Ton absence réveille le silence, les souvenirs sont beaux et vifs. Belle, douce, délicate, tu préférais plutôt garder en toi le mal que blesser les autres.
Loin de la vanité destructrice, tu faisais partie de la nature et la nature faisait partie de toi. La mer te berçait dans ses bras comme le faisait le ventre de ta maman, le vent soufflait dans tes cheveux de fée pendant que tu admirais les champs de coquelicots, alors que c’était toi la plus jolie fleur parmi elles.
De te voir et de te parler me manque, mais je ne vais pas être égoïste. Pardonne-nous de vouloir te garder avec nous sur cette terre, alors que ta maman et ton papa s’impatientent de t’accueillir. Ils savent que près d’eux, il n’y aura plus jamais de douleur et de peine, « car tu es faite de poussière, et tu retourneras à la poussière ». Aujourd’hui, tu n’es plus prisonnière de cette enveloppe qui retenait ton âme pressée de découvrir ton nouveau chemin semé de paix et de sérénité.
Pardonne-nous et pardonne ceux qui n’ont pas compris ce que ton regard calme cachait parfois. Pardonne-nous le chagrin qui nous possède ce jour, il nous est nécessaire pour te laisser rejoindre l’Univers.
A partir de maintenant, tu seras aux côtés des personnes que tu admirais. Tchekhov, Dostoïevski ou Gibran qui te chouchoutera « Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit. ». Tu serais d’accord avec Pagnol qui disait « Qu'est-ce qu'ils ont à pleurer autour de mon lit... C'est déjà bien assez triste de mourir... S'il faut encore voir pleurer les autres ! ». Et puis, écouter jouer Ludwig Van assise au premier rang, serait inestimable.
Tu habiteras toujours nos cœurs et pensées qui ne connaissent ni le temps, ni les distances.
Le printemps nous enseigne à la renaissance.
Viens sans rendez-vous dans mes rêves.
Prend ton envol, jolie colombe, portée par le vent de l’espoir.
Je t’aime, Annie. Je t’aime, mon amie.
Milla Di Gregorio