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Bienveillance, amour et patience



Élever un enfant est un peu comme de faire des études – nous en récoltons les fruits principalement à la fin du cycle. Lorsque nous étudions, si nous ne faisons pas preuve de patience et de régularité, les réussites sont limitées voire nulles; avec l’éducation de l’enfant nous rencontrons les mêmes épreuves. Les premières années de la vie sont les plus difficiles du point de vue des soins primaires et vitaux, sans un adulte à côté un bébé est condamné. Beaucoup de parents veulent que leur vie continue de la même manière qu’avant et en même temps ne profiter que des « bons » moments de la vie de leurs enfants sans les contraintes.


Sans avoir à chercher des sources d’informations spécialisées, nous savons que cela n’est pas possible si nous voulons élever un être humain heureux. « Il est vain, si l’on plante un chêne, d’espérer s’abriter bientôt sous son feuillage. » nous disait Antoine de Saint-Exupéry. La patience est une preuve aussi d’intelligence, de l’intelligence émotionnelle. Des jeunes parents voient l’arrivée du bébé comme une compétition et veulent montrer sans tarder qu’ils sont « les plus forts » et qu’ils « ne céderons pas à un petit enfant comme ça ». Ils voient parfois les jours et les nuits des fois comme une contrainte par rapport à une vie « tranquille ». Or ce sont les premières années de l’enfant qui posent les bases du futur d’un adulte stable et équilibré émotionnellement, heureux et empathique. Nous ne voulons pas « céder » aux pleurs du bébé, à ses réveils nocturnes, à ses « caprices », nous voulons que l’enfant se comporte « comme un grand » qui doit comprendre ses parents et pas l’inverse. Ceci n’est pas une compétition, c’est un travail d’équipe. Chacun a besoin de vivre son enfance et vouloir sauter cette période de la vie c’est comme de vouloir bâtir un immeuble sans avoir des bases solides. Dans le mot construire nous mettons le sens de « poser sur », nous utilisons le mot « élever » pour une structure mais pour un enfant aussi, le sens est commun mais là matière non – dans le premier cas il s’agit du matériel, dans le deuxième du physiologique, émotionnel, spirituel. Dans les premières années de la vie de notre enfant nous ne nous effaçons pas, cette période reste un de nos devoirs les plus précieux. Réfléchissons d’un autre point de vue, de celui de l’enfant et pas du notre. Que veut-il et pourquoi le veut-il ? L’empathie et la bienveillance resteront au fond de notre nature et seront transmises de génération en génération en suivant l’exemple de nos parents. Avant que le langage soit assez développé, nous devons déchiffrer les messages qui nous sont envoyés. Il faut donc que nous soyons patients et très attentifs avec le langage non verbal. Nous utilisons assez souvent l’expression « lire dans les yeux de quelqu’un », là il est utile de « lire dans les yeux » de notre enfant. Pour pouvoir le faire il faut faire preuve d’empathie et laisser notre sixième sens nous guider. Les yeux sont-il brillants, ou la lumière manque-t-elle ? Une tristesse les a-t-elle envahit ? cherchent-ils notre regard ou bien l’évitent ils ?… La nature humaine comme la nature en général, est faite avec un sens et une logique. Le fait que nous n’arrivons pas à décrypter le message ne veut pas dire qu’il n’y a pas de raisonnement. Quand l’enfant veut nous dire quelque chose il cherche notre regard et s’il l’évite c’est parce qu’il ne se sent pas compris. Grâce aux fruits de beaucoup de recherches, nous savons que l’attention et les soins que nous donnons à notre jeune enfant sont primordiaux pour le développement et la maturation de son cerveau. Peu importe s’il s’agit de changement de la couche, du bain, des jeux, de la lecture d’histoires, des caresses, des baisers, de le consoler, toute attention portée est très importante.


L’absence de compréhension mène à l’agression, la dépression, et génère un cycle vicieux. Chaque agression de la part de l’enfant qu’elle soit verbale ou non, est un véritable besoin d’attention et malheureusement au lieu de recevoir ce qu’il recherche, l’enfant souvent est puni – action qui aggrave la situation et qui freine le développement de son cerveau immature. Nous n’arriverons pas à avoir quelque chose de bien en le demandant avec le mal. Nous devons bien sûr distinguer les attitudes d’agression des attitudes dues à la jeunesse – courir, jeter un objet, taper, etc. Il faut savoir mesurer les différentes situations comme nos perceptions de « juste » ou « injuste ».


La perception de l’amour et différente pour chacun d’entre nous. Pour certains l’amour se limite à ce que l’enfant d’être bien habillé et bien nourri, que ses besoins primaires ou matériels soient satisfaits. Pour d’autres, en plus de tout cela, s’ajoutent des occupations qui développent ses capacités physiques ou intellectuelles. Enfin, il y a ceux qui ne conçoivent pas l’amour sans porter une attention particulière sur le côté spirituel et qui le font tout avec beaucoup de douceur, compréhension et empathie. La meilleure croissance de tous les aspects bien sûr vient quand l’enfant reçoit le complexe de sentiments et soins.


Nous transmettons la façon d’aimer et de se comporter avec notre enfant, telle que nos parents nous ont transmis la leur durant notre enfance et notre jeunesse. Si nos parents n’ont pas eu pour habitude de nous prendre dans les bras, de nous caresser, de nous consoler, de nous dire qu’ils nous aiment, il est possible que nous nous sentions mal à l’aise de faire différemment avec nos enfants. La peur du jugement, l’humiliation, l’agression verbale ou physique pourrait être répétée. Heureusement, plus nous sommes conscients, plus nous sommes susceptibles de faire des changements dans notre caractère et attitude, cela dépend aussi de notre partenaire intime et de notre vie commune. Le refus d’accepter l’immense variété de personnalités et de type de comportement des autres, nous laisse stagner dans notre progrès.


Milla DI GREGORIO

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